Témoignage de Patricia.

Il y a quelques années, après un anévrisme de l’aorte abdominale et la pose d’une valve mécanique aortique, mon père (73 ans cette année) a du être sous anticoagulant pour un INR entre 3,5 et 4.

Il a commencé avec du Sintrom pour finir sous Préviscan.

Comme beaucoup de personnes, il a bien du mal à stabiliser son INR. De plus, il a d’autres graves problèmes de santé qui nécessitent la prise de nombreux médicaments, qui eux-mêmes provoquent souvent des diarrhées et une perte importante de l’appétit.

Bien évidemment, tout ceci n’est pas sans conséquence sur la stabilité de l’INR, d’où des contrôles assez réguliers, il faudrait qu’il se rende pratiquement chaque semaine, au laboratoire qui se trouve à 15 Kms de chez lui. Mais parfois, il en a « un peu marre » et reste plus de temps sans contrôle, alors qu’avec cet appareil, il pourrait sans problème se surveiller chaque semaine.

L’an dernier, on a du le transporter d’urgence à l’hôpital, il s’est mis à saigner abondamment du nez, nous n’avons rien pu faire pour arrêter les saignements, il a fait une hémorragie. Les médecins lui ont dit que cela aurait pu être dramatique, s’il avait été seul et loin de son domicile, en promenade dans les bois, par exemple.

Une autre fois, après son contrôle, le médecin lui téléphone en lui disant que son INR est à 9 et qu’il doit prendre une ampoule sublinguale de vitamine K. Pour cette fois, heureusement que mon père avait été au laboratoire, car là encore, il était en danger sans que rien ne lui laisse supposer.

Je lui ai donc parlé du Coaguchek et expliqué en quoi il consistait. Il a été emballé de suite, bien évidement, car celui-ci lui éviterait bien des dangers, mais aussi beaucoup de déplacements. Par contre, il a été très déçu lorsque je lui ai parlé du prix car, comme pour beaucoup trop de personnes, cet appareil est hors de prix pour mon père qui ne touche qu’une petite retraite.

J’ai voulu témoigner car je trouve inconcevable qu’un tel appareil soit hors de prix et qu’il ne soit pas pris en charge au même titre que les appareils pour les diabétiques. Quand on sait tous les accidents qui pourraient être évités avec l’auto-contrôle, on ne comprend pas pourquoi il n’est même pas commercialisé en France.

Mais, j’ai aussi voulu en parler car mon fils de 19 ans est atteint d’une cardiopathie congénitale qui nécessitera peut-être un jour la prise d’anticoagulant, et il est clair que je ferais tout pour qu’il puisse bénéficier de cet appareil.

Il faudrait peut-être que ceux qui décident pour nous, comprennent ce que représente au quotidien un traitement par AVK et aussi qu’ils pensent aux enfants qui devront subir celui-ci toute leur vie.

Pourquoi, alors qu’il existe un tel appareil, peut-on encore mourir aujourd’hui suite à une hémorragie engendrée par un traitement d’AVK ????