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Situation en France.
De nombreuses études (1) prouvent que l’autocontrôle et l’automesure de l’INR comparé à une surveillance traditionnelle améliore la qualité de l’anticoagulation orale, en réduisant les accidents thrombotiques, les hémorragies principales et la mortalité.
Cependant, bien que la législation française autorisait la commercialisation du Coaguchek® et de l’INRatio®, il était jusqu’alors impossible (a) de se les procurer en France.
Depuis le 7 juillet 2008, ces autotests utilisés depuis de nombreuses années dans les autres pays, peuvent enfin être distribués sur le territoire français. (Voir : Commercialisation) En effet, aprés de longues démarches, la Filiale de Cardiologie Pédiatrique de la Société Française de Cardiologie et le GEHT ont obtenu une prise en charge par la Sécurité Sociale de l’automesure de l’INR chez les moins de 18 ans traités par AVK au long cours. (Cliquez sur : Remboursement enfants). 500 à 1000 enfants seraient actuellement concernés.
Le Coaguchek® XS et l’INRatio® peuvent ainsi être théoriquement achetés dans les pharmacies françaises.
Ces dispositifs ne sont toujours pas pris en charge pour les adultes, pourtant :
Le problème majeur évoqué systématiquement en France reste l’organisation et l’éducation de ces patients.
Pourtant des structures, comme les Cliniques des Anticoagulants, qui reconnaissent aussi le bien fondé de ce type d’appareils, sont compétentes pour mettre à leurs dispositions ces autotests en leurs apportant la formation nécessaire à leurs utilisations.
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Aujourd’hui, l’absence de prise en charge pour les adultes constitue un problème de santé publique :
Plus de 1% de la population française (900 000 personnes environ) bénéficient d’un traitement antivitamine K. Or, on sait que cette population est essentiellement composée de patients majeurs. De plus, ce chiffre risque d’augmenter avec le vieillissement de la population.
- Les récents résultats de l’étude de pharmacovigilance EMIR (Effets indésirables des Médicaments :
Incidence et Risque) réalisée en 2007 montre que les AVK arrivent toujours en toute première place des hospitalisations dues aux effets indésirables des médicaments.
- Deux enquêtes réalisées par l’Afssaps en 2000 et 2003 ont montré que pendant plus de 50 % du temps, l’INR des patients n’était pas dans sa zone thérapeutique.
- D’après l’enquête de pharmacovigilance de 1998, chaque année les complications hémorragiques des AVK sont à l’origine d’environ 17 000 hospitalisations et de 4 000 décès.
- A cela se rajoute les accidents thrombotiques qui sont à notre connaissance non chiffrés.
- Disposer d’un appareil d’automesure de l’INR demeure un investissement financier lourd, puisqu’il ne bénéficie à ce jour d’aucun remboursement.
Son accès est ainsi exclusivement réservé à ceux qui disposent de moyens financiers pour l’acquérir.
- A l’heure actuelle, aucune formation officielle à leur utilisation n’est dispensée en France.
- Certains patients se procurent, par le biais de sites Internet un autotest de l’INR d’occasion (voir : Recommandations - Automesure INR), d’autres continuent à l’acquérir à l’étranger et ne reçoivent au préalable aucune information sur son utilisation, sur d’éventuelles contre-indications, et ne bénéficient d’aucune formation adaptée.
Aussi, il est urgent de remédier à cette situation en intégrant réellement l’usage des dispositifs d’automesure de l’INR dans notre système de soins.
Ces appareils ou leurs bandelettes font l’objet de remboursement en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Pays Bas, au Royaume Uni, en Suède.
A.Pelladeau.
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(1)
Etudes ACOA, ESCAT I, ... et articles de presse :
(2) Lien vers le site CAT.INIST : "Self-management of oral anticoagulation in the elderly : Rationale, design, baselines and oral anticoagulation control after one year of follow-up : a randomized controlled trial" SIEBENHOFER Andrea, RAKOVAC Ivo, KLEESPIES Caroline, PISO Brigitte, DIDJURGEIT Ulrike.
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(a) L’INRatio® fut brièvement commercialisé avant que sa vente aux particuliers ne soit suspendue (Un article du Code de la Santé publique indique que cette distribution est réservée aux pharmaciens)
(b) Etude randomisée : Étude comparative au cours de laquelle les patients sélectionnés sont répartis de manière aléatoire en deux groupes (groupe témoin et groupe expérimental)
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